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Portraits de jeune.s majeur.e.s ancien.ne.s enfant.s placé.e.s

Interviews de jeunes majeur.es, membres de REPAIRS!49, par Anne

Morgane

 

Morgane est pétillante, pleine de vie. Elle parle, elle parle Morgane et elle a toujours le sourire. Elle est ouverte, le lien avec elle se fait instantanément. Rien  dans ses propos ou ses attitudes ne dit ses difficultés, ses peines, ses souffrances passées ou présentes.
C’est au cours d’une conversation avec les autres jeunes réunis qu’elle s’étonne de ce qui se dit. Il y  aurait de l’argent mis sur un compte à son nom pendant ses années de placement ? Elle ne le sait pas, ne comprend pas de quoi nous parlons. 

 

Nous lui expliquons que depuis 2016, l’allocation de rentrée scolaire (ARS) habituellement versée aux parents, est versée sur un compte au nom du jeune et ce jusqu’à ses 18 ans. A sa majorité, le jeune doit  faire la demande de restitution du pécule  conservé pour lui. 

 

Morgane n’en croit pas ses yeux  qui pétillent de plaisir et d’étonnement. Sans même connaître le montant de ce à quoi elle a droit, elle est contente. Ce sera un vrai coup d’pouce, surtout qu’actuellement, Morgane est  sans travail. Elle attend de pouvoir entrer en formation en septembre pour y apprendre le beau métier d’horloger.

 

Elle est vive, Morgane, va de suite consulter le site de l’ARS, voir comment ça marche, les démarches à faire. Avant même d’avoir le temps de finir son verre, elle a fait sa demande d’extrait d’acte de naissance. Mince, le site l’ARS est  en travaux, nul doute que dès demain, elle va réessayer. 

 

La détermination de Morgane témoigne de sa résilience.

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Elle nomme juste qu’elle a été placée de l’âge de 12 ans à ses 21 ans, pas de trémolos, juste de l’info.

 

Je m’étonne du fait qu’elle n’ait pas été informée de ce dispositif. Nous prévoyons de nous revoir pour en parler, faire un récit de son expérience pour que ça serve à d’autres qui, comme elle, ont été placés. 

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Retrouvailles avec  Morgane.  Jour de pluie mais elle a toujours le sourire.

D’entrée de jeu, elle me dit que pour l’ ARS, c‘est cuit. Elle a quitté l’ ASE en 2015 et avait  dépassé le cap des 18 ans.

 

Par contre, ses petites sœurs, encore mineures, y auront droit. Sans aucun doute, Morgane leur fera passer le message. Pas question qu’elles ne bénéficient pas  de ce coup d’pouce à leur majorité, l’âge où tout est en projet mais incertain. 

 

Morgane a 28 ans aujourd’hui. Elle a bénéficié d’un accompagnement après ses 18 ans par le service jeunes majeurs d’une MECS. 

 

Elle a tout d’abord choisi de suivre une formation de remise à niveau cinéma, dans le fil de son parcours d'études, puis elle a travaillé un an au McDo dans l’intention de pouvoir financer son intégration dans une école de danse,  une de ses passions. Elle a vite été déçue par l’esprit de compétition qui y régnait.

 

Elle a alors décidé de travailler dans une cafétéria au sein d’un hôpital, travail qui lui a permis de subvenir à ses besoins financiers mais aussi de se sentir utile auprès des patients et clients.

 

Ce n’est qu’alors qu’elle a repris ses études. Passionnée par les maths, elle a engagé un cursus d’études, obtenu sa licence, puis commencé un master. Elle a souhaité arrêter après avoir validé la 1ère année, et avoir commencé à enseigner dans un collège. Elle s’est vite rendu compte de la difficulté de faire face à des adolescents  tumultueux. 

Elle a découvert à travers cette expérience  que l’empathie peut être un frein, la mettre à mal au point de devenir trop vulnérable. 
Morgane est hypersensible et cela lui joue des tours parfois. Elle essaye maintenant de ne pas se mettre en danger et essaye de faire une force de sa grande capacité d’empathie dans sa relation aux autres, sans s’abîmer pour autant. 


Elle a donc interrompu ses études, choisi de faire une pause pour se ménager et se laisser le temps de rebondir et d’aller vers un autre projet fait pour elle, dans ses compétences et avec moins d’enjeux sur le plan émotionnel.

Elle a défini ses priorités: être un soutien pour ses petites sœurs et accomplir son projet professionnel : devenir horlogère. 

Elle a pu faire divers stages qui l’ont confortée dans son choix et attend désormais les réponses des centres de formation pour engager un parcours de deux ou trois ans, en septembre. 


Elle sera autonome puisqu’elle a travaillé et a ouvert des droits au chômage.

Morgane est une jeune femme dynamique, entrepreneuse, qui construit sa vie et refuse d’être stigmatisée comme « jeune de l’ ASE». Elle est elle, tout simplement, Morgane!!

 

Si elle n’a pas bénéficié du pécule de l’ ARS, elle a pu avoir un soutien de REPAIRS 49 pour son permis de conduire qu’elle a obtenu le 8 mai, journée du droit des femmes!! Quel symbole!

Morgane peut être fière de son parcours, elle a su mettre à profit l’accompagnement qui lui a été proposé, même sans avoir le «bonus» de l’ ARS. 


Pour les jeunes  qui ont été confiés  ou le sont encore , voici les textes sur le pécule  mis sur un compte à leur nom  depuis 2016 dans le cadre de la loi sur l’ ARS pour les enfants placés

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Les textes légaux

Si vous avez été confié à un service d’aide à l’enfance et que vous avez atteint la majorité, vous êtes peut-être détenteur d’une somme d’argent confiée à la Caisse des dépôts par la CAF. En effet, après un placement, vos allocations de rentrée scolaire sont, chaque année, mises de côté pour vous être restituées.

Les enfants confiés à un service d’aide à l’enfance perçoivent chaque année une allocation de rentrée scolaire versée par la CAF. Depuis 2016, cette prestation n’est plus versée aux parents des bénéficiaires, mais sur un compte de dépôt spécialisé, afin de leur être restitué dès l'âge de la majorité ou de leur émancipation.

De cette manière, la Caisse des dépôts protège, tout au long de l’enfance de ces jeunes confiés à des structures d’encadrement, les allocations de rentrée scolaire qu’ils cumulent durant leurs années de placement.

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Comment récupérer ses allocations de rentrée scolaire ?

Dès la majorité de l’enfant concerné ou lors de son émancipation, celui-ci peut avoir accès à ses allocations de rentrée scolaire, sans avoir besoin de justifier leur retrait. Pour récupérer cette somme, confiée à la Caisse des dépôts, le jeune en question doit effectuer les démarches suivantes, en étant muni de son numéro d’allocataire CAF :

  • sur le site internet de la Caisse des dépôts, commencez par cliquer sur « Déconsigner mes allocations de rentrée scolaire » ;

  • créez votre espace personnel en renseignant un numéro de téléphone et une adresse mail valides, ces données seront utiles lors du suivi de traitement de votre transfert d’argent ;

  • remplissez votre demande de restitution en joignant les pièces justificatives obligatoires à votre dossier et validez votre démarche ;

  • un accusé de réception de votre action vous est envoyé par mail ainsi qu’un tableau de suivi qui vous permet de veiller à l’avancée de votre demande ;

  • lorsque le paiement de vos allocations de rentrée scolaire est confirmé, vous recevez un justificatif dans votre boîte mail.          

Comment contacter la Caisse des dépôts qui gère les ARS ?

Si vous rencontrez des difficultés lorsque vous effectuez votre demande de restitution de vos allocations de rentrée scolaire ou si un document venait à manquer à votre dossier, contactez la caisse de dépôt par téléphone au 01 58 50 89 88 (prix d’un appel local) du lundi au vendredi de 9 h 45 à 11 h 45 et de 13 h à 16 h.

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